Après ce long moment de silence de l'Eco-Industrie Locale, un certain nombre d'entre vous demandent des nouvelles de la production des parapluies et plus globalement de l'avancement de notre projet.
La production des parapluies s'est pour l'instant arrêtée sans objectifs précis de reprise. 115 parapluies ont été fabriqués et distribués localement en accord avec nos principes. Ceci a permis de faire connaitre l'EIL sur la région toulousaine, en Ariège mais aussi en Midi-Pyrénées et au-delà.

Cette première production a permis de tester les principes de production de l'EIL et le retour d'expérience fut très satisfaisant malgré un léger déficit de trésorerie dû à un stock de pièces sous-traitées restant pour de futures productions. Si cette aventure a été très motivante pour l'ensemble des membres d'EIL, elle a aussi représentée un travail bénévole considérable et difficilement soutenable plus longtemps. Après cette expérience l'EIL souhaiterait mettre en place un fonctionnement permettant d'assurer de nouvelles productions en remplaçant le bénévolat par de l'emploi rémunéré.
Une équipe s'est rencontrée une fois par semaine jusqu'en mars 2018 pour faire l'inventaire de nouveaux produits susceptibles d'être fabriqués suivant ce même concept. Hormis cette équipe de réflexion, nous n'avons pas pu constituer une équipe active dans "le faire". En effet, le prototypage et l'étude d'industrialisation de produits sont difficilement réalisables dans le cadre d'un bénévolat, chaque produit représentant plusieurs centaines d'heures de développement avant d'être fabricables en série.

Pour le parapluie, j'avais travaillé seul sur le prototypage, l'étude d'industrialisation et la mise en place physique de moyens : conception et fabrication des machines et outillages nécessaires à la production.
Mon engagement faisait sens pour réaliser un premier produit représentatif du concept, nous servant de support de communication. J'en suis arrivé aux limites du bénévolat avec a minima : 500 H pour l'étude et production des machines et outillages / 100 H de participation à la production des parapluies / plus les temps de réunions à Toulouse, les préparations de conférences et les diverses interventions publiques.

Je remercie tout particulièrement mes collègues de l'EIL qui ont, eux aussi, largement participé sur de nombreux points :

  • Production des parapluies et achats de composants,
  • Communications publiques : tenue de stands ou émissions de radio,
  • Etude de la mise en place d'une structure productive,
  • Recherche de financements et de partenariats
  • Gestion des ateliers de réflexions "Recherche produits nouveaux"
  • Création et maintien du site WEB / Page Face book

et milles autres petits "à côtés" indispensables à la gestion d'un tel projet.

Pour continuer, il nous faut trouver un cadre susceptible d'être éligible aux aides institutionnelles, mais notre concept ne correspond pas au modèle "startup" soutenu aujourd'hui. Ce modèle oriente les entreprises vers l'export en se positionnant sur le marché libéral international. La principale difficulté est que notre finalité n'est pas de créer une entreprise productive pour faire du business, mais d'expérimenter un nouveau système productif respectueux de l'environnement et visant à créer localement de la richesse distribuable en circuit court dans une économie où le partage serait plus équitable. Il s'agit donc d'une finalité sociale et environnementale servant en premier lieu l'économie locale et il n'est pas logique de faire prendre des risques financiers à des porteurs de projets visant, avant tout, à servir l'intérêt collectif; il s'agit d'abord d'un projet politique. Cette finalité ne trouve pas non plus d'écho dans l'Economie Sociale et Solidaire puisqu'elle n'est pas exclusivement sociale. Elle est un mix entre les trois dimensions : Economique, Environnementale et Sociale.

Nous sommes donc actuellement dans une impasse en ce qui concerne les aides institutionnelles. Il nous reste à explorer le financement participatif pour lequel il est d'abord nécessaire de créer une communauté sur les réseaux sociaux. Rien n'est encore lancé sur le sujet car là aussi il faudrait mobiliser des bénévoles entre ceux qui sont susceptibles d'alimenter en contenu la communication et ceux qui publieront, ce qui demande une veille permanente.

Pendant cette pose, nous travaillons, mon fils Damien et moi- même, sur un autre volet fondamental de l'EIL: la production locale de machines de production répondant aux critères EIL (voir pages 65 à 69 du livre). Il s'agit de machines fabricables avec des moyens de productions modestes, peu énergivores, modulables et réparables à l'infinie, utilisant des logiciels libres sous système ouvert LINUX.
Nous avons d'abord réalisé un prototype de découpeur plasma numérique deux axes, piloté par le logiciel libre "Machinekit". Nous avons également en cours, la fabrication d'un tour fraiseur à commande numérique, piloté par ce même logiciel libre; une vidéo de cette machine est visible sur youtube:

Nous prévoyons prochainement présenter aux internautes, sous forme de newsletter mensuelle, les moyens de productions Low-tech développés et utilisés pour la fabrication des parapluies, en expliquant les motivations de nos choix technologiques. L'objectif de ces communications est de mesurer l'intérêt que peut avoir notre projet pour les citoyens. La création d'une communauté sur les réseaux sociaux nous semble indispensable pour convaincre suffisamment de citoyens consommateurs des multiples intérêts que représente la mise en place de ce nouveau système productif.

Les informations seraient de 4 types:

  • Les machines que nous développons (comment elles s'intègrent dans un production industrielle locale)
  • Ce qui motive nos choix (le sens économie locale / environnemental / Social)
  • Les nouveaux produits envisagés (dans un deuxième temps)
  • Le recrutement de nouvelles personnes motivées

Bien que nous soyons momentanément absents des manifestations publiques et sans produits à vendre, le développement de l'EIL suit son cours au ralenti, sans objectifs de délais pour l'instant.
Nous vous remercions de continuer à soutenir notre démarche et nous espérons prochainement pouvoir vous donner des nouvelles de l’avancement des projets actuels. 

Bien cordialement à tous,

Le monde de demain sera celui que nous construisons aujourd'hui

Luc DANDO